«Remodelling Structural Realism: Quantum Physics and the Metaphysics of Structure.» Synthese 136, n° 1 (2003): 31-56.Gandon, Sébastien, et Ivahn (édit.) Is Putnam's Causal Theory of Meaning Compatible with Internal Realism. Il s’agit pour ces auteurs, suivant généralement des motivations empiristes ou d’inspiration kantienne, de mettre l’accent sur une limite fondamentale de la connaissance : celle-ci ne peut porter que sur les relations, c’est-à-dire la structure, ou encore les rapports formalisables qu’entretiennent les objets non directement accessibles de la réalité, et non sur la nature fondamentale de ces objets, laquelle reste inconnaissable. Le réalisme affirme à la fois l’existence et l’indépendance du monde [1].L’existence signifie qu’il y a un monde extérieur au sujet, et l’indépendance, que ce monde n’a pas besoin d’être relié à un sujet pour exister. Aussi, pour formuler et penser à l’hypothèse des cerveaux dans une cuve, nous devons avoir accès à de véritables cerveaux et à de véritables cuves dans notre environnement. Il n’y a aucune commune mesure entre le nouveau et l’ancien paradigme. Cependant le terme désigne une position qu’on retrouve chez des auteurs plus anciens, et notamment parmi d’autres, Poincaré, Russell (dont s’inspire directement Maxwell), Schlick ou Carnap. La seconde, consiste à remettre en question la présupposition de son adversaire selon laquelle seule l’adéquation empirique constituerait un critère valable sur la base duquel on puisse juger de la vérité d’une théorie. Leroux, J., « La sémantique des théories physiques », Revue Philosophique de la France Et de l’Etranger 179(4), 653–654, 1989. Putnam, H., 2004 [2002]. Why a Little Bit Goes a Long Way: Logical Foundations of Scientifically Applicable. Comme le note Putnam, le computationnaliste soutient qu’« un robot possédant le même programme qu’un être humain serait ipso facto conscient » (Putnam 2001 [1994], 80). Mathematics without Numbers: Toward a defense of Modal-Structural Interpretation. Toward a responsible and Rational Ethical Discussion: a Critic of Putnam's Pragmatic Approach. La première, que l’on appelle le réalisme métaphysique, stipule qu’il existe une réalité indépendante de toute représentation que la science tente de décrire le plus fidèlement. Le réalisme scientifique contemporain fait la promotion de l’optimisme épistémologique vis-à-vis de l’entreprise scientifique tout en reconnaissant les principales limites de la connaissance mise de l’avant par les philosophes à travers l’histoire récente de l’épistémologie des sciences. Le dixième problème de Hilbert, son indécidabilité. Comme nous l’avons vu, le réalisme interne, qui est la position qui ressort de la critique putnamienne du réalisme métaphysique, ne nie pas qu’une telle différence soit intrinsèque à notre usage du concept de vérité. Pour illustrer cela, il suffit d’évoquer un énoncé comme : Un tel énoncé pourrait très bien être vrai sans que nous ne puissions jamais le vérifier. Alors que l’argument modèle-théorique permettait de mettre en question l’intelligibilité du point de vue selon lequel la vérité serait une sorte de « correspondance unique » entre notre description de la réalité et un « monde tout fait » [ready-made world] (qui est une conséquence des trois thèses du réalisme métaphysique lorsqu’elles sont adoptées conjointement), l’argument fondé sur la relativité conceptuelle met plus directement en question la plausibilité de l’existence d’une « seule et unique description vraie de la réalité » (la seconde thèse que Putnam attribue au réalisme métaphysique). Le principal argument positif en faveur de ce dernier est l’argument de l’absence de miracle auquel nous avons fait référence plus haut (section 3). Ainsi Poincaré affirme : « On dira que la science n’est qu’une classification et qu’une classification ne peut être vraie, mais commode. Contrairement à ce qu’il avait prétendu dans le cadre du réalisme interne, Putnam concédera désormais que la vérité ne se réduit pas toujours à l’assertabilité garantie, même idéalisée. Dans un tel cas, il faudrait cependant que l’on développe une meilleure explication des phénomènes que devait expliquer l’existence de la grandeur physique en question. En effet, s’il n’y a pas continuité dans la référence, on peut, à l’instar de Poincaré, mettre en avant une certaine continuité de structure entre les théories successives afin de restaurer l’idée que les anciennes théories étaient, sous certains aspects (les aspects structuraux), au moins approximativement vraies. L’expérience de pensée des terres jumelles. Dieks, D. & Lubberdink, A., « How Classical Particles Emerge from the Quantum World. Putnam, H., 2003 [1975a]. 3. 4. Lutz, S., « What Was the Syntax-Semantics Debate in the Philosophy of Science About ? Et l'on se demande avec Einstein : que peut-on savoir du mécanisme caché à l'intérieur d'une montre fermée ? Cette interprétation permet de nouveau d’identifier des particules comme individus primitifs à partir de leurs positions. Cependant Melia & Saatsi observent que le gain est assez maigre, puisque l’objection de Newman s’applique toujours au contenu entièrement inobservable des théories. Trouvé à l'intérieur – Page 89Or , le conceptualisme ou l'interprétation échafaudage d'un édifice scientifique il faut ou la conception des rapports ... dire l'existence de ces choses ou le réalisme ont appelé le réalisme , et ce que de nos jours des scolastiques . Mais, à travers le baptême, leur intention n’était pas de baptiser cet unique morceau d’or, mais de se servir de cet exemplaire pour baptiser la substance possédant les propriétés particulières de l’or. On peut donc rapprocher cette solution de celle proposée par Melia & Saatsi consistant à s’éloigner de la logique extensionnelle en introduisant des opérateurs modaux. Ce que le réalisme interne met en question est l’idée que nous puissions nous représenter cette adéquation indépendamment du recours à un schème conceptuel, c’est-à-dire que nous pouvons accéder au « point de vue de Dieu » du réaliste métaphysique. Elle lui permettrait de s’expliquer la plupart des phénomènes dont il ferait l’expérience (sauf, évidemment, l’existence d’une réplique de son monde!) (W. Quine 1980 [1951], 117). Concernant l’argument fondé sur la relativité conceptuelle, le principal reproche que l’on a fait à Putnam a consisté à dire qu’il ne constitue pas une véritable critique du réalisme métaphysique, parce qu’il ne remet en question ni l’existence d’une réalité indépendante ni le fait que la vérité soit relative à une certaine adéquation de nos schèmes conceptuels à la réalité (Field 1982, 555-556). «Scientific Explanation.» Cambridge University Press, 1953.Cartwright, Nancy. Le réalisme métaphysique auquel s’attaque Putnam au milieu des années 1970 ne doit pas être confondu avec la première thèse du réalisme scientifique. Poincaré en conclut : « Les sensations sont donc intransmissibles, ou plutôt tout ce qui est de qualité pure en elles est intransmissible et à jamais impénétrable. Trouvé à l'intérieur – Page 114dictionnaire philosophique, scientifique, littéraire et industriel ... Un débat solennel | di : ciple Wolf , qui font de la philosophie morale , et des ne tarda pas à s'elever entre ces puissans orateurs . L'intime pub / icistes tels ... Dans un esprit apparenté au réalisme interne, Putnam a toujours soutenu que leur indispensabilité pour la physique justifiait une attitude réaliste à l’égard du discours mathématique sans pour autant nous permettre de privilégier une interprétation plutôt qu’une autre parmi une variété d’interprétations alternatives tout aussi plausibles les unes que les autres. Ces dernières partagent avec le réalisme son intuition par rapport à la capacité des méthodes scientifiques à nous apprendre quelque chose sur le monde au-delà du simple fait de nous permettre de prédire correctement des phénomènes observables. Paris: Vrin, pp. Toutefois, il n’a jamais cru que la réalisation de cet idéal devait passer par une révolution violente. Présupposant une telle représentation du savoir scientifique, l’analyse kuhnienne implique tout aussi bien la sous-détermination des théories par l’expérience. Si tel est le cas, le succès instrumental de nos théories les plus matures ne peut pas constituer une raison de croire à leur vérité, même approximative. Il existe plusieurs « packages » métaphysiques possibles : les uns considèrent que les particules sont des objets sans individualité, les autres utilisent différentes stratégies pour maintenir que ce sont des objets dotés d’une identité. En s’appuyant sur l’histoire des sciences, Kuhn montre que la science est davantage une pratique sociale qu’un phénomène rationnel, comme les réalistes ont l’habitude de se la représenter. Ainsworth, P. M., « Newman’s objection », British Journal for the Philosophy of Science 60(1), 135–171, 2009. La thèse du réalisme interne était simplement que la vérité ne peut pas être radicalement non épistémique, de sorte que vérité et justification (ou acceptabilité rationnelle) sont des notions interdépendantes. À les suivre, s’il nous arrive d’avoir des perceptions ayant la même apparence lorsque nous rêvons et lorsque nous sommes éveillés, c’est probablement parce que nous percevons la même chose dans les deux cas, c’est-à-dire une sorte d’image de la réalité qui serait strictement mentale et qui aurait pour fonction de représenter la réalité uniquement dans les cas de perceptions véridiques. partielle dans Fisette et Poirier 2003). Après des études universitaires menées à Fribourg, j'ai obtenu mon doctorat en philosophie à l'Université de Genève. Une fois la grandeur physique désignée, nous devons développer une théorie de l’électricité pour être en mesure de nous représenter la nature fondamentale de l’électricité et, face à des anomalies récurrentes, il se pourrait que nous ayons à la modifier voir même, éventuellement à la remplacer par une autre théorie. En pratique les scientifiques partent de la théorie pour dériver des observations possibles plutôt que l’inverse. Paris: Odile Jacob. S’il y a ici apparence d’explication, cette dernière reste beaucoup trop en surface. Philosophy in an Age of Science. » (Putnam 2003 [1975a], 57) Par conséquent, lorsqu’un locuteur entretient une croyance à propos d’une substance naturelle comme l’eau, le contenu de sa croyance ne dépend pas uniquement de son état mental, mais implique tout autant son environnement. Essais d'empirisme radical. - L'éthique évolutionniste : de l’altruisme biologique à la morale, Université de Neuchâtel, 2008 Putnam on Skepticissm. Vers la fin de sa carrière, Putnam a insisté pour minimiser l’ampleur des changements au sein de sa pensée, faisant remarquer avoir toujours continué à défendre l’essentielle des idées qu’il a développées depuis sa conversion au réalisme au tournant des années 1960. ont été en partie préservés et ont servi de base à l’élaboration des théories qui leurs ont succédé (Ladyman 1998). Il a ensuite abandonné cette posture, en constatant les limites des tentatives de reconstruction rationnelle de la science, et surtout, l’incompatibilité de ce programme avec la pratique scientifique réelle. En somme, si le réalisme structural semble être un bon compromis entre réalisme scientifique et empirisme, il se doit d’éviter deux écueils : trop se rapprocher d’un réalisme et être lui-même victime d’une méta-induction pessimiste, en échouant à rendre compte d’une continuité de structure entre théories successives, ou au contraire trop mettre l’accent sur les structures empiriques et ne plus réellement se différencier d’un empirisme anti-réaliste. Paris: Gallimard. Archives de philosophie, 4(79), pp. Hilary Putnam, Pragmatism and Realism. Matijassevitch, Y., 1995 [1993]. Nous avons aussi laissé de côté le thème de l’interprétation de la mécanique quantique qui occupe certainement une place non négligeable au sein du corpus putnamien. Encore une fois, le problème pour le réalisme interne n’est pas qu’il n’existe aucune correspondance entre nos mots et représentations mentales et la réalité, mais qu’une telle correspondance peut être établie de plusieurs manières différentes. Paris: Seuil. Paris: Presses Universitaires de France. Après avoir défendu l’objectivité des jugements de valeur épistémiques, Putnam se sert de la parenté entre les valeurs épistémiques et les valeurs éthiques pour soutenir que, si nous sommes prêts à reconnaitre l’objectivité des jugements de valeur épistémiques alors nous n’avons plus de raisons de rejeter l’objectivité des jugements de valeur éthiques : Si la cohérence et la simplicité sont des valeurs, et si nous ne pouvons nier sans tomber dans un subjectivisme entièrement auto-réfutant qu’elles soient objectives (nonobstant leur « mollesse », le manque de « critères » bien définis, et ainsi de suite), alors les arguments classiques invoqués à l’encontre de l’objectivité des valeurs éthiques ne valent absolument plus rien. Une fois les contours de la notion de réalisme scientifique précisés, il sera question des principales considérations qui ont été mises de l’avant en sa faveur et en sa défaveur. Dans l’optique d’une telle analyse, l’adhésion à un nouveau paradigme relève davantage de la conversion religieuse que de la révision d’une croyance sur la base d’une justification rationnelle. Schlick, M., Forme & contenu : une introduction à la pensée philosophique, Agone éditeur, 1932. Trouvé à l'intérieur – Page 98Indépendamment de ses de théologie et de philosophie à l'univer fonctions de professeur de philosophie , sité de ... à partir scientifiques , conseiller intime actuel , etc. de 1798 , comme professeur extraordinaire Néanmoins tant ... Pour expliquer cette idée, il a introduit l’importante notion de paradigme scientifique. Archives de philosophie, 4(79), pp. The Structure of Scientific Revolutions. 39-40, trad. C’est alors la structure relationnelle sous-jacente qui constitue l’individualité de ces objets macroscopiques. D’abord, plutôt que de prétendre que la science décrit littéralement la réalité, ils prétendent seulement que nous sommes justifiés de croire que nos meilleures théories sont approximativement vraies. Cet argument part de plusieurs constats. Si l’on adopte RSOR, à savoir la position suivant laquelle il n’existe pas d’objets individuels primitifs mais seulement une structure, il est alors possible de rendre l’idée de relations sans relata intelligible des manières suivantes : RSOR amène certaines objections vis à vis de la causalité, qui, suivant certaines conceptions, et notamment la conception humienne, ne peut être exprimée que sur la base d’individus (Chakravartty 2003). En somme, réfléchissons au réalisme scientifique ! Miller 1974 et Tichy 1974, pour des critiques de l’approche des mondes possibles, cf. éds., 2002. Les premières sont associées à nos expériences. Kilanowski, M., 2015. La principale raison pour laquelle l’empirisme constructif nie le réalisme épistémologique est liée au défi de la sous-détermination des théories par l’expérience que nous examinerons plus bas (section 4.1). En conséquence les particules n’ont pas d’identité (leur assigner une identité reviendrait à différencier ces arrangements). Si la philosophie néo-kantienne de Cassirer ne peut vraiment être qualifiée de réalisme, puisqu’il conçoit les lois comme des aspects de nos représentations plutôt que comme des aspects du monde, il est possible d’envisager que les groupes de symétrie utilisés en physique ainsi que les lois physiques qui les respectent décrivent ou correspondent à la structure de la réalité, et qu’ils fondent les objets de la réalité. Bien qu’il ait nuancé sa vision pour adopter la perspective locale de l’incommensurabilité, Kuhn a maintenu jusqu’à la fin de sa carrière une variante des théories descriptivistes de la signification (cf. Autrement dit il s’agit de remplacer la métaphysique traditionnelle d’objets et de propriétés, au sein de laquelle les relations surviennent sur les propriétés intrinsèques et éventuellement sur l’arrangement spatio-temporel des objets, par une métaphysique au sein de laquelle la structure relationnelle est tenue pour primitive, et les objets dérivent de cette structure. Par ailleurs certains auteurs défendent RSO en adoptant explicitement l’un de ces deux « packages », par exemple en adoptant RSOM, suivant lequel des objets individuels existent en plus de la structure, bien qu’ils doivent leur identité à la structure (Esfeld & Lam 2011), et on pourrait aussi bien défendre RSO en choisissant l’autre option, à savoir l’idée que les particules sont des objets sans individualité, ou quanta, qui dérivent de la structure. Platonism and Antiplatonism in Philosophy of Mathematics. et les termes de grandeurs physiques (électricité, quarks, photons, etc.) Si nous adoptons une conception externaliste de la signification de termes de grandeurs physiques, nous reconnaissons qu’en remplaçant notre théorie, même si les informations dont nous détenons à propos de l’électricité changent, même si le sens de notre concept d’électricité change, ce dernier fera toujours référence à la même grandeur physique. Cependant selon certains auteurs, la différence entre la conception traditionnelle et la conception sémantique des théories est surévaluée (Lutz 2015). » Mais Putnam juge que nous n’avons aucune raison d’adopter une description une fois pour toutes, comme constituant la seule et unique description possible de la réalité. b. L’identité des particules en mécanique quantique. Cet argument de la réalisation multiple formulé par Putnam constitue encore la principale objection à la théorie de l’identité. Si l’exemple précédent peut sembler contre-intuitif, on peut se représenter le phénomène de la sous-détermination de la référence par les conditions de vérité en ayant recours à l’exemple d’Oscar et de sa réplique sur Terre jumelle que nous avons présentés un peu plus haut (3. c). Il a fait ses études premier cycle universitaire à l’Université de Pennsylvanie (1944-1947) où il a été marqué principalement par le cours de philosophie des sciences de C. West Churchman. (Putnam 1984 [1981], 61), « Il n’y a pas d’extra-terrestres intelligents. Plusieurs philosophes, dont le plus connu est Hartry Field, ont tenté de mener à bien ce projet, mais n’y sont parvenus qu’avec des résultats mitigés (Field 1980, Burgess et Rosen 1997, Balaguer 2001). Remarquons ceci dit que l’adéquation empirique d’une théorie en ce sens est déjà une thèse assez forte, puisqu’il s’agit d’affirmer que la théorie prédit correctement non seulement l’ensemble des phénomènes observables passés, qu’ils aient été observés ou non (et même s’ils ne sont pas pratiquement observables parce que par exemple trop lointains), mais aussi l’ensemble des phénomènes futurs qui seront observés ou non. Rappelons que le réalisme interne niait déjà l’idée que la vérité puisse être réduite de quelque façon que ce soit à l’assertabilité garantie (ou à la justification effective). Les relations sont des universaux ou des tropes, et les objets des agrégats de propriétés instanciées (French 2014, ch. Le lecteur intéressé par une discussion du réalisme scientifique pourra consulter l’article de l’Encyclopédie philosophique portant sur le sujet. Trouvé à l'intérieur – Page 1305Avec M. Cousin , nous croyons à la que , sans intervenir dans une question philo vérité du réalisme , non pas dans toutes les sophique abandonnée par l'Eglise à la dispute applications qui en furent faites au moyen des écoles , l'Apôtre ... La thèse de la sous-détermination ne remet pas en question le réalisme métaphysique ni le réalisme sémantique. On a souvent mis en question la méthodologie de l’argument de l’absence de miracles en faisant valoir que ce dernier repose sur une forme de raisonnement qui, tout comme l’induction, n’est pas valide. En plus de ses nombreuses publications en philosophie, il est l’auteur d’une trentaine d’articles dans ce domaine. Pour contrer cette dernière objection, Gary Ebbs (2016) a fait remarquer que l’erreur de la plupart des commentateurs consiste à interpréter l’argument de Putnam comme constituant un argument strictement a priori. Plus récemment, le philosophe américain P. Kyle Stanford a lancé un nouveau défi au réalisme scientifique dans le cadre de son livre Exceeding Our Grasp, Science, History, and the Problem of Unconceived Alternatives (2006). Voici les articles sur le réalisme scientifique dans l’Encyclopédie philosophique (et ils présentent notamment une bibliographie commentée très bien faite) : article Grand public, article Académique. Les propriétés des différents types de particules fondamentales (quark, électron, photon. Ceci pourrait également permettre de rendre compte de l’indispensabilité des termes théoriques, notamment les termes dispositionnels qui ne se réduisent pas à leurs manifestations (voir section 1.2). Il s’agirait, pour ses défenseurs, de la meilleure (ou de la seule) explication au succès empirique des sciences, notamment quand il s’agit de faire de nouvelles prédictions inattendues. À ce titre l’exemple de Poincaré est un cas particulier puisque les équations de Fresnel et celles de Maxwell sont strictement identiques, mais la plupart du temps, le principe de correspondance n’implique pas que les équations des anciennes théories apparaissent à l’identique dans les nouvelles théories. La terre n’a pas changé de forme au gré de l’évolution de nos moyens de vérifications (Putnam 1984 [1981], 67). Cette posture se veut une défense de l’intuition réaliste, mise de l’avant par l’argument de l’absence de miracle (section 3), face au défi de l’induction pessimiste que nous aborderons plus bas (section 4.3). À la question : « Quelle est la meilleure explication du succès instrumentale de la sélection des théories par inférence à la meilleure explication ? Comme le choix d’une théorie sur la base de son pouvoir explicatif consiste à procéder à une inférence à la meilleure explication, cela nous ramène au type d’argument évoqué plus haut lorsqu’il était question de l’argument de l’absence de miracle. Comme l’adhésion à un nouveau paradigme implique une remise en question de sa vision du monde, dans la plupart des cas, la révolution scientifique ne s’opère définitivement que lorsqu’une nouvelle génération de scientifiques s’installe aux commandes des départements universitaires et utilise son influence pour favoriser l’adhésion de la communauté à un nouveau paradigme. Ne croyant pas à la valeur épistémique des théories, on peut dire qu’il rejette le réalisme sémantique. . Essentiellement sa thèse est que : « […] les propositions éthiques et mathématiques sont d’authentiques exemples de discours assertorique : les pensées éthiques et mathématiques se présentent comme des formes de réflexion qui sont tout autant gouvernées par des normes de vérité et de validité que toute autre forme d’acte cognitif. À partir du début des années 1990, Putnam a prétendu avoir abandonné le réalisme interne au profit de ce qu’il qualifie de « réalisme naturel du commun des mortels » [natural realism of the common man] ou plus simplement de « réalisme du sens commun » [common sense realism]. Nous en verrons l'importance pour la réalité. Hale, B. The Meaning of the Concept of Probability in Application to Finite Sequences. La première est le réalisme structurel (cf. 1) Les Goncourt ou l’infléchissement de la notion de réalisme. On peut remarquer cependant que de nombreuses théories aujourd’hui abandonnées (la théorie du phlogistique, celle du calorique) faisaient preuve d’un tel succès empirique. Le défi de la sous-détermination est habituellement remis en question par les réalistes de deux manières (cf. «Explanation and Reference.» Dans Conceptual Change, édité par G. Pearce et P. Maynard, 199-221. L’approche ascendante vers RSE consiste donc à partir de prémisses empiristes pour justifier une attitude réaliste à l’égard de la structure de nos représentations scientifiques. Laudan, L., « A Confutation of Convergent Realism », Philosophy of Science 48(1), 19–49, 1981. Representing and Intervening: Introductory Topics in the Philosophy of Natural Science. Du point de vue logique. RSOR ne permettrait donc pas de rendre compte des notions de changement et de causalité, pourtant essentiels à notre compréhension du monde. e. La critique du réalisme métaphysique et le réalisme interne. Mais on peut reprocher à cette tentative d’éviter la question posée par le réaliste plutôt que d’y répondre. Si l’on admet que le réalisme interne présupposait une telle approche de la perception, on comprend mieux pourquoi il a été considéré comme constituant une forme d’idéalisme qui s’ignore. Field, H., 1982. éds., 2015. Putnam, H., 1992a. Nous avons soupçonné, à la fin de cours-histoire, que l’histoire n’est pas une science, car elle ne nous dit pas comment est le passé en soi, mais elle le reconstruit.Elle est, a-t-on dit, subjective, et non objective. Cela dit, même s’il est possible de réduire la base de données du sceptique, ce dernier peut maintenir qu’il n’est pas nécessaire que cette dernière soit très vaste pour jeter un doute sur le raisonnement du réaliste (l’argument de l’absence de miracle). « Réalisme scientifique », version académique, dans M. Kristanek (dir. Il ne contient que les connaissances les plus minimales dont doit disposer un interlocuteur de la langue pour être en mesure d’employer un concept adéquatement dans les situations les plus courantes. ISSN 2606-6661 Recherche. La justification de Poincaré à cet égard s’apparente sous certains aspects aux arguments contemporains en faveur du réalisme scientifique (Putnam 1975), qui visent à ne pas faire du succès empirique des théories un miracle. Ces entités mentales, que nous percevrions dans tous les cas de perception, y compris dans les cas de rêves et d’hallucinations, seraient les « données sensorielles ». Carnap, R., Der Logische Aufbau der Welt, Meiner Verlag, 1928. Nous aurions pu, collectivement, dans notre histoire, appeler l’or autrement, nous aurions pu aussi découper la réalité autrement, de telle sorte que notre représentation globale de cette dernière ne nous permettrait pas de faire référence à l’or comme une substance déterminée. Selon la thèse de l’incommensurabilité, comme il nous est impossible d’avoir accès à la réalité sans avoir recours à un schème conceptuel, reconnaitre que les schèmes proposés par les différents paradigmes sont incommensurables revient à reconnaitre qu’il est impossible de vérifier dans quelle mesure le nouveau paradigme constitue un progrès par rapport au précédent. On parle alors de réalisme structural ontique (RSO). Une solution serait d’interpréter qualitativement les relations (par exemple dans le cadre d’une « bundle theory »), mais ceci semble à première vue nous éloigner de l’esprit du réalisme structural. Hacking 1989) où il explique comment il s’était converti au réalisme suite à l’explication, par un ami physicien, d’une expérience au cours de laquelle ont bombarde une goutte de niobium avec des positrons ou des électrons pour en altérer la charge. Or, comme on conçoit habituellement les objets mathématiques comme étant situés hors de l’espace et du temps, reconnaitre l’existence des entités mathématiques revient à reconnaitre l’existence d’un univers d’objets platoniciens. ), les philosophes distinguent, après Frege, le sens ou l’intention du concept, qui correspond à l’information détenue par un locuteur concernant le concept en question (ce que correspond pour l’essentiel à sa définition), et sa référence ou son extension, c’est-à-dire le ou les objets auxquels le concept fait référence dans le monde. Admettant une telle analyse, on peut aussi reprocher au réaliste scientifique de présupposé ce qu’il tente de démontrer dans le cadre de l’argument du succès. 2. Flammarion, (1902) 2014.Popper, Karl. Bien qu’ils aient pour origine un acte de baptême conventionnel, une fois qu’ils ont été associés à une substance, l’information que détiennent les locuteurs à leur sujet peut changer sans que cela implique la modification de leur extension. Le stéréotype n’est pas une définition essentielle de l’or. Indispensability Arguments in the Philosophy of Mathematics. », Foundations of Physics 41(6), 1051–1064, 2012. French, S., « On the Whithering Away of Physical Objects », in Interpreting Bodies, Princeton University Press, pp. Presses polytechniques et universitaires romandes, 2009.Feyerabend, Paul. Bien qu’il dépasse la théorie, le paradigme est habituellement constitué autour d’une théorie ou d’un noyau de théories. Replies. Cette dernière confusion était bien présente à l’époque, étant donné que la recrudescence du réalisme métaphysique a été, dans les années 1970, motivée par un certain scientisme. De la nature humaine au sujet transcendantal. 6; Chakravartty 2007, introduction; Esfeld 2009, chap. 251-265. 27. c’est que ces dernières ne sont pas observables. Si l’on admet qu’une connaissance est possible, il doit s’agir d’une connaissance qui porte sur la structure de la réalité. » (Putnam 2013 [2004]b, 105). Face à ces différentes alternatives, French (2014) avance que nous faisons face à une sous-détermination. Trouvé à l'intérieur – Page 15... mais elle défendait énergiquement la révélation et l'excellence générale du christianisme contre la philosophie hostile . ... qui se recommandait par la personnalité plutôt que par l'originalité scientifique de ses premiers docteurs ... 1999, pp. Si notre nouvelle théorie nous permet d’avoir une meilleure compréhension de l’électricité et d’expliquer davantage de phénomènes liés à l’électricité (d’avoir une théorie de l’électricité qui possède davantage de vertus épistémiques que sa précédente), alors force est d’admettre que nous avons réalisé un progrès par rapport à notre théorie précédente.
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